Sunday, June 15, 2014

« C’est quoi ton problème de ne plus vouloir manger de viande!? »

A priori, je ne pensais pas écrire un billet là-dessus, mais le sujet est finalement tellement intéressant que j'en ai complètement oublié mon blog pour quelques semaines (okay, j'avoue: j'étais hangover du dernier roman que j'ai lu surtout et vous saurez pourquoi dans mon prochain billet!). 

Alors, pourquoi devient-on végétarien ? (La traduction appropriée à la demande de mon frère hier soir: « C’est quoi ton problème de ne plus vouloir manger de viande!? »)

La réponse n’est pas si simple que ça, frérot. Je pourrais résumer en disant que je fais un « choix de vie », mais qui cette fois-ci n’a aucun rapport avec un endoctrinement  quelconque. En fait, c’est en faisant des recherches sur les OGMs que je suis tombée par hasard sur « La face cachéede la viande », un documentaire québécois. Après, impossible de m’en sortir : il fallait que je sache.

Mes préoccupations sur le sujet sont majoritairement de l’ordre « altruiste ». Elles concernent les problèmes du Tiers-Monde, les traitements des animaux, les problèmes environnementaux, etc.) et les préoccupations de l’ordre de la santé ne viennent qu’en second plan, un bonus quoi.

Premièrement, commençons par le bonus, parce que je sais que c’est ce qui vient aux premiers abords à l’esprit de chacun. Démystifions l’espèce de préconception de l’alimentation qu’on se fait tous : arrêter de manger de la viande est mauvais pour la santé.

Albert Einstein : “Rien ne peut être aussi bénéfique à la santé humaine et augmenter les chances de survie de la vie sur terre que d’opter pour une diète végétarienne.”
Darwin : “Peu d’hommes pourraient supporter pendant cinq minutes l’observation d’un animal se débattant, avec un membre écrasé ou déchiqueté.”
Marguerite Yourcenar : “Les animaux sont mes amis et je ne mange pas mes amis.”
Victor Hugo :
“De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ? 
De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages ? 
Aux sources, à l’aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit ôtez-vous la vie aux vivants ?”

La liste des maladies prévenues par une alimentation végétarienne est longue : obésité, diabète, problèmes cardio-vasculaires, cancers, ostéoporose, etc. Aucun aliment d’origine végétale ne contient du cholestérol. De récentes études décrètent même que les graisses d’origines végétales, contrairement aux graisses d’origine animale, ne favoriseraient pas le développement de la maladie de Parkinson ou de la démence. Il a aussi été déterminé que les végétariens vivaient en moyenne cinq ans de plus que la population générale du même pays. Par contre, on dit ça, mais normalement, les végétariens ne fument pas et sont plutôt actifs. Donc, les chercheurs ne savent pas si tous ces bénéfices de l’alimentation végétarienne sont dus principalement à celle-ci où à l’ensemble de leurs habitudes de vie. D’un autre côté, il est prouvé qu’un apport élevé en protéines animales est dangereux à cause des acides hétérocycliques (et ne parlons pas de tout ce qui se retrouve dans votre viande à votre insu). Source

Voilà, c’est dit : le végétarisme est bon pour la santé! Même « la présence ou non de viande dans l’alimentation semble insignifiante pour le niveau de prestations des sportifs ». Y’a pas de crainte à avoir. Les végétariens que vous aimez tant ne mourront pas. Même que, tapez « sportifs végétariens » sur Google et j’ai la curieuse impression que vous aurez des surprises.
J’entends encore mes collègues de travail : « Quoi?! Tu veux devenir végétarienne!? Et la viande sauvage, elle? As-tu déjà goûté à du cheval!? ». Non, effectivement, je n’ai jamais goûté à du cheval. Oui, la viande sauvage est excellente. Mon problème n’est pas du côté du goût, mais plutôt du côté éthique. Et voilà la question qui tue : Mangeriez-vous votre chien?

C’est une bonne question, non? Ça n’a pas rapport? Pas tant que ça. Le cheval se rapproche tellement du chien par rapport au lien privilégier qu’il entretient avec son maître, que pour moi, il a toujours été clair que je n’en mangerais pas. Et puis, je repense en Afrique aux deux porcs que ma famille d’accueil engraissait et aux cauchemars que ma colocataire faisait la nuit ayant crainte qu’ils nous les donnent à manger le lendemain. Pourtant, celle-ci mange aujourd’hui du porc, sous plein de variétés : pourquoi se priver après tout? Elle ne les a pas vus grandir ces porcs-là!

Personnellement, je crois qu’il est là le problème : nous sommes déconnectés de ce qui se retrouve dans notre assiette. Tellement déconnectés, que certains d’entre nous n’ont aucune idée du chemin qu’a pris la poule pour atterrir là. On s’en fait une idée, mais est-ce la bonne?


Et c’est une norme! Pas une exception!

D’un côté, le génie de l’homme, la science démontre que les animaux souffrent physiquement et qu’ils peuvent avoir différentes émotions. L’éthologie démontre qu’ils peuvent avoir une vie sociale et psychologique très développées, certaines espèces dépassant celles de l’homme. De l’autre côté, l’homme assoiffé d’argent, qui en veut toujours plus, a inventé l’industrie agro-alimentaire, et y insérer l’abattage de masse. Chaque année, des milliards d’animaux meurent dans la peur ou la souffrance. Je ne dramatise pas. Regardez des reportages comme celui nommé plus haut.



Hier, une marche mondiale avec pour slogan « Fermons les abattoirs » a eu lieu. Ces gens ne sont pas fous. Informez-vous donc avant de vous dire que sans viande, personne ne vivrait, que nous serions tous malades (ce qui est tout à fait faux!), que ces gens sont des extrémistes (Dieu qu’il nous en faut pour qu’on comprenne quelque chose parfois!), et que ça n’arrivera jamais (Le négativisme n’a jamais mené loin effectivement).

Et quand bien même on réussirait à inventer une méthode pour tuer qui empêcherait les animaux de souffrir, prendre la vie d’un animal, à des fins égoïstes alors que vous n’en avez pas besoin pour survivre, est-ce un acte… juste?



Bon certaines personnes me répondront qu’on en a rien à cirer, mais ça reste qu’en étant végétarien, on contribue pacifiquement à l’arrêt de la violence institutionnalisés qui traitent les animaux comme des objets. Et la viande sauvage deviendra un jour ou l’autre domestiquée, institutionnalisée, violentée, aussitôt que les hommes voudront la produire en masse.



En plus de la question éthique envers les animaux, il y a celle envers l’environnement. On nous demande de moins utiliser notre voiture, mais saviez-vous que l’industrie bovine génère d’avantage de gaz à effet de serre que le secteur des transports (et ce sur une échelle mondiale)?! La production d’un kilo de viande requiert 10 à 15 fois plus d’eau que celle d’un kilo de végétal? 15 000 litres/kg pour la viande contre 1 000 à 1 500 litres/kg pour le végétal. En addition, il faut calculer 15 kilos de protéines végétales pour 1 kilo de viande. Ces chiffres sont énormes! Ça veut dire que plus nous allons consommer de viandes, plus nous allons épuiser nos ressources naturelles et mettre en péril la biodiversité de la terre au profit de l’industrie bovine. On rase des forêts afin de faire la culture du maïs (entre autres), afin de nourrir l’industrie bovine. Ce qui entraîne encore d’autres problèmes… mais je vous inviterais à faire vos propres recherches, sinon je ne terminerai jamais ce billet.

Changement de sujet, et là, mais là, le végétarisme m’a séduite sur le champ : on dit que le végétarisme pratiquée par une majorité d’individus pourrait être la solution à la faim dans le monde. Okay, ça paraît un peu extrémiste, mais pensez-y deux secondes : « Sachant que l'on nourrit les animaux d'élevage avec des végétaux, il existe un rapport mathématique pour chaque animal entre la quantité de repas (d'énergie) que cet animal fourni sous forme de viande et la quantité de repas (d'énergie) qu'auraient fourni les végétaux ayant servi à son alimentation durant tout son cycle d'élevage. Une bonne moyenne semble être un rapport de 1 à 10: Les végétaux ayant été utilisés pour produire une portion normale de viande auraient pu être directement utilisées pour fournir 10 portions de végétaux équivalentes! Autrement dit, un régime alimentaire végétarien généralisé sur la planète permettrait de nourrir 10 fois plus d'êtres humains que le régime carné de mise dans tous les pays développés! Autant dire que la faim dans le monde serait tout simplement éradiquée, d'autant plus que de nombreux pays affamés produisent et exportent leur céréales pour la nourriture des animaux d'élevages destinés aux pays riches. Une vérité affligeante, que peu de gens sont prêts à accepter. »

Personnellement, j’ai décidé de réduire mon apport en viande… J’aimerais éventuellement devenir végétalienne (ni viande, ni poisson, ni poulet, ni œuf, ni lait ou dérivés), mais ce sera un long processus. Je ne veux plus cautionner, voter avec mon portefeuille, pour l’industrie, pour les riches de ce monde qui n’en ont rien à faire que des millions d’êtres humains meurent de faim et de soif, qui n’en ont rien à faire de qui que ce soit tant que leur portefeuille est plein à craquer.


Alors, voilà mon frère, voilà chers collègues, voilà à tous ceux qui se posent des questions sur ma nouvelle lubie de ne plus vouloir manger de viande : je suis bizarre et excentrique, mais amoureuse de la vie et j’en perds parfois la tête comparée au commun des mortels. Ce n’est pas pour vous importuner, loin de là. J’ai seulement un gros trip cet été de faire un retour aux sources et il passait par celui de l’alimentation. Il y a longtemps, chaque parcelle de nourriture était importante, était connue bien avant qu’elle soit mangée. Aujourd’hui, on nous dit sur l’emballage « poitrines de poulet assaisonnées » et il faut lire « poule à qui on a coupé le bec, cassé les pattes, engraissée dans le moins de jours possibles, shooter aux antibiotiques pour éviter les maladies dû à l’entassement, électrocutée (parce que ça va plus vite), désossée et shooter à l’eau et au sel » (et on se demande à quoi elle a bien pu être nourrie!). On nous dit aussi « Boire du lait aide à la formation des os », mais ce n’est pas tout à fait ça, n’est-ce pas? À vous de figurer ce que ça signifie. Ou pas. 

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